Le mannequinat est l’activité exercée par le mannequin. Celui-ci peut être un jeune homme ou une jeune fille qui s’expose pour valoriser une marque ou un produit. Le mannequinat a pris son envol en Europe au milieu du 19ème siècle pour se répandre dans le monde en l’espace d’un siècle. En Afrique et au Burkina Faso en particulier, il faudra attendre la période d’après les indépendances pour voir les tout premiers mannequins. Aujourd’hui le mannequinat se développe tant bien que mal sous nos contrées en dépit de la morosité de l’environnement culturel.
Histoire du mannequinat
Le mannequinat et la haute couture ont une histoire commune avec la bourgeoisie européenne. En effet, ce serait entre 1846 et 1857 à Londres en Angleterre que Charles Worth et Marie Vernet vont jeter les bases de la haute couture et du mannequinat. En un siècle, le statut de mannequin va donc passer du « porte-manteau » anonyme à celui de vedette. En 1990, les « Super-models », symboles de perfection féminine, sexy, élégante, sportives, souriantes, font leur apparition dans les grandes capitales de la mode.
En Afrique francophone, c’est après les indépendances que les premiers mannequins ont fait leur apparition au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Quant ’au Burkina Faso, c’est à l’orée des années 1990 que l’histoire du mannequinat commence selon Didier Zongo un des pionniers de l’activité. « C’est à l’occasion d’une édition du Salon internationale de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO) que le problème du mannequin s’est posé au Burkina Faso » confie-t-il. C’est à partir de ce moment que l’activité a pris son envol avec l’arrivée des nouveaux mannequins et des structures telles l’agence Isis de Didier Zongo en 1998. Mais depuis lors, le milieu de la mode a beaucoup évolué avec l’arrivée de nombreux autres acteurs. Le mannequinat fait désormais partie de la culture africaine et burkinabè.
L’économie de mannequinat
Les mannequins travaillent pour les stylistes de prêt-à-porter ou les hauts couturiers lors des défilés. Ils posent pour des campagnes de publicité et font les jeux d’acteurs dans le cinéma. Aujourd’hui, le mannequinat est devenu une véritable industrie pourvoyeuse de richesses dans les grandes capitales de la mode. En Afrique, il est en pleine expansion malgré le regard négatif souvent porté sur lui.
Pour ce qui est du Burkina Faso, le mannequinat se porte bien de l’avis de notre interlocuteur Didier Zongo. Le pays compte plus de 500 mannequins. Toutefois, l’activité de mannequin ne nourrit pas son homme au Burkina Faso, regrette-t-il. Seuls ceux qui arrivent à se vendre à l’étranger tirent leur épingle du jeu. Et de citer comme exemple, l’ex « Miss Burkina » Georgette Badiel qui a su s’imposer entre les Etats-Unis et l’Angleterre.
Les exigences du mannequinat
Les exigences de la mode sont en mutation continue. Lors des derniers défilés en Europe, la taille moyenne était de 1,79 m. Le tour de poitrine entre 85 cm et 90 cm, le tour de taille inférieur à 62 cm, et le tour de hanches inférieur à 90 cm. De même, les mannequins hommes doivent être athlétiques et fins avec un poids entre 65 kg et 75 kg pour une taille minimale de 1,80 m. Cependant, il y a de plus en plus des legislations qui encadrent le mannequinat face à la << promotion >> de la maigreur. En exemple, la France et l’Israël ont approuvé une loi contre la maigreur excessive des mannequins.
En Afrique et du Burkina Faso, les professionnels essaient de diversifier les mensurations des mannequins pour répondre aux besoins du marché de la mode. Pour Didier Zongo, c’est pour donner la chance à beaucoup plus de jeunes de s’essayer au mannequinat.
Dans les coulisses du mannequinat
Sous nos tropiques, la pratique du mannequinat est souvent taxée à tort ou à raison de prostitution. Ces préjugés connaissent une régression suite à la levée du voile et de l’ouverture du milieu au public. Néanmoins, certains mannequins féminins ont dénoncé des abus sexuels. Le film documentaire Picture me et les journaux rapportent souvent des témoignages. Au Burkina Faso, le phénomène existe même si elle n’est pas mise sur la place publique. Sur la question Mireille Ouoba, mannequin à Sheba Modèl Agency estime que tout est question de comportement. « Le mannequin doit d’abord se respecter avant que ses collaborateurs en fassent de même » a conclut cette future amazone des grands salons et des soirées mondaines.
Y.A.F