Farha Neyma OUEDRAOGO, la mécanicienne des poids lourds.

Pour certaines personnes, il est parfois inconcevable, que la mécanique se conjugue au féminin. Cependant des femmes parviennent à se faire une place au sein de ces métiers dits « métiers d’hommes ».  Farha Neyma OUEDRAOGO brise les barrières et s’impose dans le métier de la mécanique auto. Du haut de ses 24 ans, elle est arrivée à l’instar de ses devancières, à surmonter ces stéréotypes.

 

Les apparences sont parfois trompeuses, a-t-on coutume d’entendre. Cet adage ne saurait parfaitement coller à une personne qu’à la jeune Farha Neyma OUEDRAOGO. Le visage angélique, les cheveux coupés courts arborant une teinte rousse, moulée dans un jean , elle donne l’impression, de vivre dans une certaine insouciance et oisiveté. Et pourtant ! C’est entre deux voyages que nous la rencontrons dans un quartier de la ville de Ouagadougou. A peine arrivée d’un voyage la veille, qu’elle se prépare pour un autre déplacement le lendemain. « Je voyage beaucoup actuellement, ce n’est vraiment pas facile, mais je m’en sors », confie-t-elle. La jeune fille doit ces déplacements à répétition au métier qu’elle exerce, la mécanique.  Agée de seulement 24 ans, elle est employée dans une société de la place. Mais cela fait maintenant cinq années qu’elle vit de sa passion. En plus des poids légers, elle s’occupe également de la réparation de poids lourds tels que les chargeuses, chariots, citernes, camions.

 

 

Une jeune fille battante

 

Neyma a dû « livrer bataille » pour exercer son métier. De par sa voix quelque peu enfantine, le débit rapide, elle explique comment elle a surmonté les préjugés pour suivre son choix, à commencer par ceux émanant de sa propre famille. « Mon père n’était pas d’accord. Il a trouvé que ce n’était pas un métier de femme et a jugé préférable que je fasse un métier qui me permettra de me trouver dans un bureau. On s’est beaucoup disputés, j’ai persisté et finalement il a accepté ». Par ailleurs, cette bataille, elle l’a également livrée pour son insertion professionnelle. Outre les difficultés liées à son métier, la jeune mécanicienne a été confrontée à de nombreux obstacles. « Il y a certaines personnes qui nous jalousent. (…) D’autres également ne nous font pas confiance parce que nous sommes des femmes ». Mais elle est loin de se décourager et d’abandonner comme certaines de ses promotionnaires, car son but est clair « montrer qu’une femme peut exercer dans un métier comme celui-ci ».

 

« Du micro », à la mécanique

 

Neyma la battante, la polyvalente, la passionnée, serait-on donc tenté de la qualifier. Et on n’en aurait certainement pas tort, même si au départ, elle envisageait de faire carrière dans le journalisme. Son « coup de foudre » pour la mécanique intervient après son Brevet d’études du premier cycle (BEPC), lorsqu’elle découvre le métier par l’intermédiaire d’une femme évoluant déjà dans le domaine. Elle s’y oriente, obtient le Brevet d’études professionnelles (BEP), ainsi que le Baccalauréat Professionnel, et poursuit actuellement un cycle ingénieur en cours du soir.

Roseline SOMA

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici