Wilfried Martial BADO, du rêve de pilote à la casquette de chef d’entreprise.

Dans le monde de l’entrepreneuriat burkinabè, des jeunes arrivent à se faire une place malgré les difficultés. Parmi eux,  Wilfried Martial BADO. Au départ, son rêve c’est d’être un pilote militaire, mais par la suite il s’est orienté en économie. Aujourd’hui, il est le responsable d’une entreprise dénommée K-RISME, qui est spécialisée dans la confection des gadgets de papeterie en pagnes traditionnels.

Wilfried Martial BADO est un jeune entrepreneur burkinabè qui a un parcours assez atypique.  Passionné du métier de l’aviation à son jeune âge, il entame des études en série C pour atteindre ses objectifs  « A partir de la 4eme je savais ce que je voulais faire, j’étais passionné d’aviation » se rappelle t-il. En classe de Terminale, il se réoriente en série D et passe le baccalauréat avec succès. Malheureusement, il n’ira pas dans l’armée de l’air comme il avait planifié « Notre BAC a coïncidé avec la mutinerie de 2011, et donc je n’ai pas eu le courage de me former dans ce domaine».

L’université, un cadre qui réveille le héros qui sommeille en nous.

Le Baccalauréat D en poche, c’est l’Université Saint Thomas D’Aquin (USTA) qui l’accueille de 2011 à 2015. Là, il s’oriente en Sciences Economiques et de Gestion, grâce aux conseils de l’un de ses proches « Ce n’était pas un choix lié à une passion, je pense que c’était un plan de Dieu pour moi». A l’université Martial intègre les différents mouvements estudiantins afin d’acquérir une riche expérience dans les domaines de leadership et l’entrepreneuriat. Grâce à son engagement et à sa détermination, il réussit à intégrer le Bureau des étudiants et à se faire une renommée, « on m’appelait Martial le leader à cause de l’énergie, la fougue  que j’avais » se souvient t-il.

En année de licence, Martial le leader se spécialise en gestion « Je sentais que je voulais gérer les choses ». Puis en 2015, il soutient son mémoire en intelligence économique. Pour lui, l’intelligence économique est au civil, ce que le renseignement militaire est au militaire « C’est un domaine très pointu qui permet d’anticiper sur les décisions économiques d’une entreprise, d’un pays ». A l’issue de ce travail, il reçoit les félicitations de l’ex Président du Faso, Roch Marc Christian KABORE.

Parallèlement à ses études, le jeune Martial vendait plusieurs articles, des friperies, des pagnes etc. pour subvenir à ses petits besoins « J’ai commencé à vendre quand j’étais encore étudiant » dit t-il avant de poursuivre « Quand tu veux entreprendre, il faut commencer à développer des aptitudes qui vont te servir ».

Son engagement et ses multiples qualités lui ont permis d’obtenir le poste de Responsable du marketing-communication d’une ONG de la place « Ce sont mes aptitudes qui m’ont permis d’occuper ce poste, car comment un gestionnaire peut se retrouver à faire du marketing? Quand je leur ai présenté mon CV, ils étaient plus captivés par mes qualités que par mes diplômes ».

K-RISME, la touche particulière de Martial.

En 2013 déjà, Martial lance son projet de façon informelle, mais rencontrera des difficultés, quant à la question des revenus: ce qui l’emmènera à replonger dans la quête d’emploi « J’ai commencé par la sonorisation, mais je sentais que ça ne collait pas. Donc, je me suis replongé dans une opportunité de stage à UBA » explique t-il.  Selon lui, le milieu était prometteur, car il coordonnait avec sa responsable hiérarchique les programmes d’achat de la boîte. Mais, quelques temps juste avant la signature de son contrat, le jeune Martial décide de ne pas poursuivre avec l’entreprise, mais de se lancer dans l’entrepreneuriat car ayant acquis une solide expérience à l’issue de son stage « C’est à l’issue de cette expérience professionnelle que j’ai décidé, pieds joints, de faire grossir cette idée de K-RISME que j’avais ».

K-RISME est une entreprise de création de gadgets de papeterie en pagne africain officialisée en 2019. « Nous sommes entré dans ce domaine avec une touche particulière : la touche Africaine. On peut faire des choses merveilleuses avec du textile et des design venant de chez nous ». Pour le jeune entrepreneur, ce qui le différencie de ses concurrents, c’est son modèle économique viable, sa manière de produire les gadgets de façon plus fine et abordable. Sa stratégie, c’est de travailler sur la qualité de ses produits, car un client satisfait est une publicité, dit-on.

Sur le chemin, Martial le leader, comme l’appelait ses amis de l’université, n’a pas échappé aux difficultés communes que rencontrent pratiquement tout entrepreneur, et il n’a pas baissé les bras. « Les premières difficultés sont la trésorerie, c’est-à-dire avoir de la liquidité sur soi pour répondre à un besoin ponctuel ». Pourtant ce n’est pas toujours évident pour une jeune entreprise d’obtenir de grands marchés si elle n’a pas une assise financière ou ne peut pas avoir des prêts auprès des banques.

Grâce à sa persévérance, Martial emploie aujourd’hui quinze jeunes dont dix permanents. «Il ne faut pas travailler dur, il faut travailler intelligemment ». Il invite également ses pairs à ne surtout pas attendre d’être grand pour réaliser, mais  réaliser pour être grand. 

Elvis KABORE

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