La comptabilité exige rigueur, sérieux, attention. L’élève ou l’étudiant qui souhaite y faire carrière doit non seulement développer ces aptitudes, mais également s’y orienter assez tôt, pour bénéficier d’un avantage en matière de recrutement. Au Burkina Faso, l’admission à cette formation d’étude se fait immédiatement après Brevet d’études du premier cycle le BEPC.
Pour être comptable, il faut être titulaire d’un diplôme en comptabilité. En dehors de quelques parcours atypiques de personnes qui se sont formées sur le tas, le diplôme est obtenu après avoir suivi avec succès un cursus scolaire et/ou académique.
Après l’obtention de son Brevet d’études du premier cycle (BEPC), l’élève est orienté dans un établissement professionnel pour y étudier la comptabilité. A ce niveau deux cas de figures s’imposent à lui : Dans le premier cas, il peut être admis en Administration commerce comptabilité (ACC), d’où il obtient un BEP Comptabilité à l’issue de deux ans de formations et peut dès lors commencer à exercer en tant que comptable. Dans le second cas, l’élève intègre la 2nde AB 3, poursuit en 1ère G2 comptabilité, la 1ère G1 étant consacré au secrétariat, et évolue jusqu’en Tle G2, d’où il en ressort avec un BAC G 2 comptable. Cependant, il existe la possibilité pour l’élève de se préparer pour le BAC G 2 et de se présenter simultanément en candidat libre au BEP et inversement. En amont de ces 2 diplômes, subsiste aussi le CAP qui correspond à peu près au BEPC Comptabilité et qui peut être également préparé en candidat libre.
Des diplômes universitaires en Comptabilité
Si l’obtention de ces diplômes (CAP, BEP, BAC G 2) constitue pour l’élève une aubaine pour se hisser sur le marché de l’emploi, il dispose toutefois d’une autre alternative : celle de poursuivre ses études de comptabilité au cycle supérieur. L’obtention de son BAC G 2 lui permet d’intégrer les établissements d’enseignement supérieur. Mais, il arrive que dans certains établissements, le futur étudiant titulaire d’un BAC D, C ou A s’inscrive, obtienne un diplôme en finance comptabilité, et postule pour un poste de comptable. Ce choix, même s’il semble accepté comporte des risques. Dans certaines entreprises l’exigence que le candidat soit comptable de formation (avoir le CAP, BEP, BAC G 2 en comptabilité) constitue une condition de recrutement. Au Burkina Faso, plusieurs structures publiques et surtout privées offrent la possibilité aux étudiants en comptabilité d’obtenir successivement un diplôme universitaire de technologie/ Brevet technique supérieur, (DUT/BTS), une licence professionnelle et un Master en finance comptabilité. Mais toutes les Universités publiques ne disposent pas de cette offre de formation. Seules les Université Pr Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou à travers l’Institut burkinabè des arts et des métiers (IBAM), Nazi Boni de Bobo Dioulasso à travers l’Institut universitaire de technologies (IUT) et celle de Ouahigouya forment des comptables. L’admission en 1ère année de licence se fait par test de recrutement.
Passer de comptable à expert-comptable
Si le comptable a pour ambition d’aller plus loin et d’acquérir une certaine indépendance, il peut enfin opter pour l’expertise. Il s’agit d’un titre, équivalent à celui de docteur, et qui est attribué à celui qui détient une expertise en comptabilité. Il s’obtient à l’issue de quelques années de formation post maitrise ou Master et confère à son détenteur la possibilité d’ouvrir un cabinet, d’audit par exemple. Au Burkina Faso l’école d’expertise comptable a été créé en 2019 et c’est l’IBAM qui l’accueille en collaboration avec un institut privé. Mais avec son DUT ou son BEP associé à des années d’expérience, le comptable peut déjà avoir un cabinet d’assistance comptable aux entreprises.
Une formation accessible également par concours direct
Au regard de ces différents aspects et de son caractère particulièrement orienté vers les chiffres, l’élève doit-il exceller dans certains cours pour se former en comptabilité ? De l’avis de certains comptables, pour faire des études en comptabilité, il n’est pas exigé de l’élève ou de l’étudiant d’avoir des prérequis dans certaines matières, les matières enseignées connaissant un changement. Néanmoins il est préférable que celui-ci ait un bon niveau en mathématique et en français. D’ailleurs, en dehors de ces parcours classiques propre à la comptabilité « commerciale privée », la profession est aussi accessible sur concours directs de la fonction publique (comptabilité publique). Dans ces cas, elle regroupe les agents du Trésor Public national, formés à l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF), et affectés dans les administrations publiques en tant qu’agent comptable. Ceux-ci exercent indépendamment leur profession et ne disposent certes pas des mêmes compétences que ceux impliquées dans la comptabilité commerciale, mais n’en demeurent pas moins des comptables.
Roseline SOMA