Haoua DERRA a toujours évolué dans le domaine de la comptabilité. Titulaire d’un Diplôme technique supérieur (DTS) en finance comptabilité, elle est employée dans une structure associative d’aide à la jeunesse. Elle s’y présente comme « un bourreau de travail », ses fonctions et son goût pour le travail bien fait l’y contraignent.
Depuis le parking de cette université privée de la ville de Ouagadougou, nous observons le ballet incessant des pensionnaires dudit établissement. Fin des cours pour certains, étudiants à temps plein, et début pour les professionnels, qui à l’instar de Haoua DERRA sont directement venus pour la plupart d’entre eux, de leur lieu de travail. Inscrite en année de licence finance-comptabilité, elle ne dispose que d’une dizaine de minutes avant le début de son cours, pour s’entretenir avec nous. Rapidement, elle nous présente son parcours. « Après le BEPC, j’ai fait un BEP, un BAC G2, puis j’ai continué avec un DTS en finance comptabilité ». Pour allier théorie et pratique, Haoua DERRA a également effectué des stages dans des sociétés commerciales, surtout des sociétés d’Etat comme la Société nationale d’électricité du Burkina Faso (SONABEL) et le Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB).
Du business au social
Celle qui exerce depuis maintenant quatre années, a changé de cap. Des structures commerciales dans lesquelles elle a acquis quelques expériences, elle s’oriente dans des organisations à but non lucratif. Et a ainsi rejoint l’association SOS/Jeunesse et défis. En dépit du statut de la structure, les tâches à accomplir s’avèrent multiples. Certains jours de repos se succèdent sans qu’elle ne puisse les apprécier. « Nous travaillons pendant certains jours fériés et même le dimanche pour rattraper des instances ». Les fonctions qu’elle occupe dans cette structure font ressortir trois aspects de sa vie professionnelle. Haoua y est à la fois chargée de la caisse, de la comptabilité et des ressources humaines.
Ces différents postes et l’importance du travail qu’ils représentent ne semblent pas la rebuter, car répondant à un rêve qu’elle nourrissait depuis le début de ses études. « C’est la comptabilité administrative et secrétariat que j’avais voulu faire mais le coût de la scolarité n’était pas du tout accessible. J’ai donc fait un BEP ce qui m’amené à faire la comptabilité uniquement. Mais (avec ces différents postes) c’était comme si j’étais toujours dans la comptabilité administrative et secrétariat comme je l’ai voulu ». Pour « la comptable 3D », se soumettre aux exigences des bailleurs notamment en ce qui concerne les délais d’exécution, les délais de rapportage, constitue un catalyseur pour son travail. Sa méthode pour parer à cette multitude de charges, « Regarder de près ce qui est urgent et mettre de côté le moins urgent ». Sa journée débute dès lors par l’identification des questions urgentes, parmi les instances laissées en suspens la veille et les mails parvenus aux heures de fermeture.
Vie de famille et vie professionnelle
Pour cette mère d’une fille, la difficulté à concilier vie de famille et vie professionnelle, s’impose à elle comme à tant d’autres femmes. Mais Haoua Derra reste convaincue de la possibilité d’y trouver un accord, la clé étant une bonne organisation. Son amour du social la galvanise dans la réalisation de son projet d’avenir : mettre en œuvre un projetd’aide aux jeunes filles non scolarisées ou déscolarisées qui voudraient aller loin dans la vie.
Roseline SOMA