David SANON est spécialiste en mécanique générale. Il s’est formé au Niger, au Ghana et au Bénin. Aucune marque de voiture n’a l’air de lui résister. Il fait également partie de ces rares personnes qui parviennent à vivre de leur passion car pour lui, la mécanique est une passion.
Monter, démonter, assembler ! Ces gestes paraissent anodins, mais prennent un autre sens lorsqu’il s’agit de moteurs de véhicules. Pourtant, ils constituent le quotidien de David SANON qui les exécutent avec passion et conviction. Imposant par son physique, l’homme s’impose également dans son domaine d’activité qui est la mécanique automobile. Il peut compter sur ses vingt-six années d’expérience dans le métier, une expérience qu’il brandit tel un bouclier pour semble-t-il se prémunir contre ceux qui oseraient mettre en doute ses qualités. Ainsi peut-on lire sur sa carte de visite des slogans comme « Nul ne peut ignorer la qualité et le savoir-faire », ou « l’expérience à votre service ». C’est sans doute celle-ci qui l’inspire sa manière particulière de travailler. « Quand un moteur est en marche, c’est comme une mélodie, dès qu’il y a un problème quelque part, je le localise ». David SANON se présente d’ailleurs comme un régénérateur. « Lorsqu’on amène un véhicule ici, il a déjà fait plusieurs garages. Mais je n’ai pas peur. Je suis comme un docteur, je sais que je dois trouver une solution ».
Outre ses clients composés non seulement de particuliers, mais également d’institutions, il met son savoir au service des autres. Plusieurs promotions se sont succédé dans le garage qu’il a créé depuis 2012 à Ouagadougou. Aujourd’hui, l’Atelier polytechnique en mécanique auto (APMA), emploie cinq (5) mécaniciens et deux stagiaires (2) stagiaires issues des centres de formation. En plus de la réparation de véhicule, la structure se consacre entre autres, à la peinture, la fourniture de pièces de rechange et à la location-vente de véhicules d’occasion.
Un « self-made-man »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que David SANON est l’exemple type du « self-made-man », c’est-à-dire un homme qui s’est fait seul. « Je n’ai jamais reçu un franc de quelqu’un, ce sont ma sueur et ma conviction qui m’ont amené là où je suis actuellement ». Il n’a jamais foulé le sol d’un quelconque centre en mécanique. Il s’est formé sur le tas et en ressent une certaine fierté. « J’ai appris sur le tas ». Ainsi, il fait ses premiers pas dans la mécanique dans un garage au Niger d’où il figure parmi les meilleurs et gravi rapidement les échelons. Il fait partie à cet effet des quatre apprenants sur un total de vingt-six , à recevoir un diplôme de la part de l’instructeur. Il n’en reste néanmoins pas à ce niveau. De retour au Burkina Faso depuis quelques années, il a décidé de se mettre à son propre compte. Dès lors la nécessité de se perfectionner s’impose à lui. « Je suis parti au Ghana me former encore en matière de diésel, toujours sur le tas. Puis, j’ai encore suivi une formation de trois mois à Cotonou ».
La mécanique, un métier qui nourrit son homme
David SANON assume pleinement son choix pour la mécanique ; il n’en éprouve aucun regret. Même l’évocation des préjugés qui entourent son domaine n’ont raison de son entrain. La mécanique est un métier qui nourrit son homme, en est-il convaincu. « Au Bénin on dit que la main du mécanicien est sale, mais sa poche est propre. Cependant, il est souvent confronté au manque de marché, sinon un directeur ou ne peut pas se comparer à lui. », de quoi faire perdre la tête à certains individus. David SANON pour sa part, adoubé par sa casquette d’aîné d’une famille de huit enfants, est parvenu à assumer ses responsabilités envers ses frères. Toutefois son choix pour la mécanique n’est pas lié à l’aspect pécuniaire, mais plutôt une passion. Après son échec au Brevet d’études du premier cycle et contraint à abandonner ses études par manque de moyens financiers, il rejoint son oncle entrepreneur au Niger qui le prend sous son aile. Mais sa passion pour la mécanique l’emporte sur la voie qui paraissait toute tracée pour lui.
Roseline SOMA