Dans la construction des infrastructures et des ouvrages publics, plusieurs corps de métiers interviennent. Parmi eux, il y a le génie civil. C’est un domaine très passionnant et indispensable, qui intervient du début à la fin d’un projet de construction. Il englobe plusieurs métiers et ses débouchés sont multiples.
Le génie civil est un domaine technique de l’urbanisme dont la fonction est de construire et, d’une manière plus générale, de mettre en œuvre les décisions d’aménagement du territoire. Il procède à une analyse du terrain, détermine les matériaux à utiliser, effectue des calculs de chiffrage etc. Selon Simcol Bénoit Koundouno, étudiant en génie civil à l’institut 2IE, «Le génie civil est un domaine de l’ingénierie qui traite particulièrement de la conception, de la construction, de l’entretien et de la réhabilitation des infrastructures et des ouvrages publics». L’ingénieur en génie civil est donc une sorte de chef d’orchestre présent à toutes les étapes d’un projet de construction d’un ouvrage «Le génie civil est l’alpha. Sa place dans le domaine de la construction est primordiale» soutien Sonia Josseline Kabore/ Ouédraogo, Directrice Générale de la normalisation et des études techniques au Ministère des infrastructures et du désenclavement.
Le génie civil, c’est des domaines variés
Très vaste, le génie civil comprend plusieurs sous domaines ou spécialisations. Selon Sonia Josseline Kabore/Ouédraogo, le génie civil est un gros domaine dans lequel on retrouve la géologie, la géotechnique, l’hydraulique, l’hydrogéologie, la mécanique, l’environnement, le climat, l’économie de transport, le genre, etc. Pour elle, c’est tout cet ensemble qui permet de réaliser des ouvrages ou infrastructures de qualité.
Le génie civil englobe le domaine du bâtiment et des travaux publics. Il intervient donc dans la planification, la conception et la construction des grosses œuvres comme les gratte-ciel, les constructions industrielles telles que les usines, les entrepôts, les réservoirs, etc. les infrastructures de transport telles que les routes, les échangeurs, les voies ferrées, les ouvrages d’art tels que les canaux, les ponts, les ports, les tunnels, etc. et les constructions hydrauliques comme les barrages, les digues, etc.
Aussi, le génie civil intervient dans la réhabilitation des ouvrages « Les ingénieurs en civil peuvent également être impliqués dans les projets de réhabilitation et de rénovation d’infrastructures existantes » ajoute Simcol Bénoit Koundouno.
Une solide formation en mathématiques est requise
C’est la norme; dans tout domaine, il y a des prérequis. Dans le domaine du génie civil, il faut avoir des aptitudes dans les matières scientifiques « Il faut maitriser les calculs algébriques, les calculs vectoriels, les calculs différentiels, les calculs d’intégrales. Il faut également avoir des connaissances en physiques, en sciences de la terre et en informatique » nous informe Simcol Bénoit Koundouno.
En plus de cela, il faut avoir un bon niveau en anglais et en français «En français, on t’apprend la dissertation et le raisonnement; c’est beaucoup utile en génie civil» nous révèle Sonia Josseline Kabore/Ouédraogo. La formation en génie civil est ouverte aux personnes titulaires d’un baccalauréat scientifique et technique (série C, D, E, F4) ou professionnel.
Une varieté d’opportunités pour les diplômés
La filière génie civil offre de nombreux débouchés professionnels dans les secteurs de la construction, des infrastructures, de l’environnement, de l’hydraulique, de l’aménagement urbain, de l’aménagement des espaces naturels etc. Figure clé des entreprises de bâtiments et travaux publics (BTP), l’ingénieur en génie civil occupe parfois des postes appelés « ingénieur travaux », « ingénieur du BTP » ou « ingénieur des méthodes ». A l’issu de la formation académique, les diplômés peuvent évoluer dans les bureaux d’étude, les missions de contrôle, les cabinets d’ingénierie, les entreprise de BTP, les laboratoires de génie civil, les services techniques des collectivités territoriales (secteur public). Ils peuvent également poursuivre leurs études (Master, Doctorat) ou créer leurs entreprises. En plus, il y a la possibilité de travailler dans l’administration publique. En effet, l’Etat lance un concours de technicien supérieur (niveau licence) chaque année. En rappel, le licencié en génie civil est appelé technicien supérieur. Pour être appelé ingénieur en génie civil, il faut avoir le master.
Un grand domaine, de grands défis
Les défis de ce secteur sont perceptibles à plusieurs niveaux. Selon Nassirou Compaoré, étudiant en génie civil et promoteur de « l’étalon du génie civil », les difficultés que rencontrent les étudiants se situent au niveau de la formation « Les formations sont plus théoriques que pratiques » a-t-il dit. Il déplore aussi la difficulté des diplômés à obtenir des stages et des emplois.
Pour Sonia Josseline Kabore/Ouédraogo, il faut aller au-delà de ce qui est fait au Burkina Faso « Il faut voir ce qui se fait ailleurs et l’adapter à nos réalités ». Elle pointe du doigt également l’aspect sécuritaire «Cela empêche le développement des infrastructures au niveau des 13 régions du Burkina Faso».
Simcol Bénoit Koundouno, lui également, cite quelques grands défis à relever dans la construction des infrastructures «La durabilité des infrastructures, la sécurité des personnes, l’accessibilité, les coûts, l’innovation, la gestion des risques, la gestion efficace des projets, le respect des normes et des règlementations en vigueur».
Elvis KABORE