Finir ses études puis chercher un emploi ou passer un concours de la fonction publique, n’est pas le programme de tous. Plutôt que d’avoir le regard exclusivement tourné vers l’Etat, de plus en plus les étudiants se lancent dans de petites activités rémunératrices. Entre autres couture, coiffure ou commerce ces étudiants se battent pour être autonomes vis-à-vis de leurs parents.
Restaurant par-ci, salon de coiffure ou de couture par-là, la ville de Koudougou est partiellement animée par ces étudiants qui se battent pour gagner leur pain quotidien. Le grand marché de Koudougou n’est pas en reste car le terrain commercial est aussi investi par des étudiants. Ces derniers ont compris que l’Etat ne peut pas, à lui seul, donner de l’emploi aux milliers d’étudiants qu’ils sont.
Abdoul Fatao ZAGRE, ancien étudiant en MPCI ( Mathématique Physique-Chimie & Informatique) , exerce le métier de couturier. Pour lui, ce métier qu’il exerce avec passion lui permet d’être autonome et se faire connaitre « je ne compose pas les concours parce que je me plais bien ici. Il y’a même certains de mes enseignants qui me font confiance et me confie la couture de leurs tenues » a-t-il confié. Le jeune styliste modéliste exhorte ses camarades à chercher l’argent en apprenant un métier car dit-il « Le chômage, ce n’est pas le manque d’emploi mais le manque de compétence. L’école ne finit pas et si tu as l’argent tu peux un jour t’inscrire dans une université privée pour poursuivre tes études ».
Ariane Compaoré est, elle aussi étudiante entrepreneure. Sa passion pour la restauration l’a poussé à l’ouverture d’un restaurant. L’étudiante en marketing nous confie que concilier étude et entreprenariat n’est point chose facile car elle est soumise à diverses contraintes. Selon certaines mentalités c’est dégradant pour une étudiante de faire de la restauration « Certains camarades sont venus me dire que mon grade dépasse le fait de venir vendre au bord du goudron ». Elle ajoute que quand elle a un devoir à composer, elle est obligée de fermer plutôt la veille pour pouvoir mieux se préparer. Malgré le regard négatif de certains camarades, elle poursuit fièrement son activité car « Mon activité cadre avec ma filière et j’arrive souvent à mettre en pratique certains cours pour la bonne marche de mon entreprise ».
Sophonie Nikiema est un visage connu au grand marché de Koudougou car depuis plusieurs années, l’étudiant en science de l’information documentaire vend des vêtements, des sacs d’écoliers et des valises. Malgré les difficultés, il invite ses camarades à avoir un pied aussi dans l’entreprenariat car la probabilité d’avoir du travail dans la fonction publique burkinabè s’amenuise au fil du temps. La formation théorique, seule, ne garantit pas un lendemain meilleur dans un pays confronté à de nombreux défis notamment celui de l’emploi. L’esprit entrepreneurial doit donc guider tous les scolaires du Burkina Faso pour un réel développement du pays.
Sakina ROAMBA